Je n'aurai jamais cru en décidant d'arrêter de fumer il y a bientôt quatre ans, que mon addiction violente et passionnelle pour le tabac me conduirait là.
Violente car je fumais presque un paquet par jour. Passionnelle parce que je ne pensais pas pouvoir vivre sans tabac, parce que c'était ma béquille, ma bouée, mon îlot d'indépendance contre les emmerdes du quotidien. Jusque là, rien de très original ma fois; ce qui l'est davantage, c'est l'activité sur laquelle l'addiction s'est reportée, à la fois banale et vieillotte, désuète et donc nouvellement branchée: le tricot!
Mais je ne suis pas restée longtemps satisfaite d'aligner les rangs pour voir grandir de jolis gilets afin de garder au chaud la peau tendre et nacrée de mes chérubins pour la prochaine rentrée. D'abord parce que je suis une mère indigne et puis, plus que tout, j'aime aller au fond des choses et que profondément, après des études toutes théoriques et des années à aspirer à l'excellence en ce domaine, la nécessité impérieuse d'user des mes dix doigts, d'être enfin manuelle (ce qui n'exclut pas la réflexion) s'est imposée.
Peu à peu, d'ouvrage en ouvrage, de lectures en divagations sur internet, enrichie par les rencontres faites sur Ravelry j'ai eu envie de comprendre d'où venaient ces fibres que nous engloutissons au kilomètre à coup de mailles à l'envers ou à l'endroit.
C'est bizarre, je ne me suis jamais demandé sérieusement d'où venaient les clopes, ni même envisagé de les rouler.
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