vendredi 12 juin 2015

Le Fuseau libère la fileuse!

Voilà, on aime les belles mécaniques, les grosses cylindrées, les bielles à huiler, les roues, les courroies, et puis un jour, on redécouvre la simplicité, la légèreté, la liberté: LE FUSEAU!

Nouvelle fileuse, j'ai appris à filer au rouet. Je voulais un objet technique, moderne, performant. Je me suis offert un Joy que j'adore, avec plein d'options ajoutées au fur et à mesure: l'épinglier Freedom, le WooLee Winder, la cardeuse...

Et puis j'ai découvert le fuseau grâce à Anne et j'ai eu la chance d'en recevoir de très beaux.

Dark Vador, le fuseau tibétain (comme son nom ne l'indique pas)

Elle m'a initiée à cet art léger, ancestral et sans complication technique. Avec un fuseau et une paire de bras, on peut tout faire, sans autre accessoire.

Alors le fuseau a commencé à m'accompagner dans mes déplacements, lorsque j'avais besoin de voyager léger. Il a fallu du temps pour s'apprivoiser, apprendre à changer de rythme et ne plus penser d'abord à la productivité.

Fuseau turc en genévrier, mèche de Falkland, balade dans Paris.
Petit à petit j'ai découvert que filer au fuseau c'était être au plus près de la fibre et du fil en construction. Que ce n'était pas juste un moyen de découvrir le filage, mais que tous les filages étaient possibles et que c'était sans doute ainsi qu'on les comprenait, qu'on les intégrait le mieux.

A gauche le Yack, à droite du Corriedale.
Corriedale, filé en suspendu et retordu à deux brins.
Yack filé sur fuseau tibétain et retordu en chaine (3 brins).
J'ai été émerveillée de découvrir cette économie de moyens, avec une tige et un contrepoids, il était possible de filer tant de matières diverses, animales ou végétales, fibres longues ou courtes, pour des usages aussi différents que le tissage, le tricot, la broderie, la fabrication de cordes, et j'en oublie sans doute.

Nappe cardée en cours de retors sur fuseau suspendu.
Je suis désormais une fileuse libérée, affranchie des contraintes de temps et d'espace et j'adore ça!

Mon prochain défi? Filer une série d'échantillons du plus grand nombre de fibres possibles, pour connaitre les particularités de chacune.

Et vous, quelle genre de fileuse êtes vous?

5 commentaires:

  1. Quel magnifique article (et je n'écris pas ça parce que tu rends hommage à mes petits cocos). C'est vrai qu'on n'apprécie jamais autant une fibre noble qu'avec un fuseau. Et devine, hier, j'ai rouvert le Respect the spindle de Abby Franquemont, et je me suis remise à rêver de fuseaux sortant des copeaux.

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    1. Merci!!! Venant de toi cela me fait extrêmement plaisir. Respect the spindle est aussi mon livre de chevet en ce moment, les grands esprits se rencontrent ;-)

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  2. Bonjour!
    Je suis plutôt du genre à admirer le travail des fileuses... tout en me disant que moi aussi, j'aimerai bien... mais trop de matériel, de techniques, de mots techniques... et voilà, vous arrivez, avec cet article où tout devient si simple! Aïe, aïe, aïe! Merci.
    Cécile

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    1. Chère Cécile je ne peux que vous encourager! Cela demande juste un peu de persévérance ;-)

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  3. AH oui le fuseau reste mon chouchou, même si j'apprecie le rythme du rouet. Il y a de la beauté dans cette simplicité materielle.
    Moi je suis une fileuse "expérimenteuse", j'ai envie de maitriser plein de techniques et de filer toutes les fibres possibles! j'adore les "fiber study" et les tests bien menés que l'on trouve dans PLY par exemple.

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